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Pour tous les oiseaux de nuit...

Dimanche 4 juillet 2010 à 0:52

Le 21 avril 2010, on fêtait le 50ème anniversaire de Brasília, la capitale du Brésil. Et j’y étais !  

   Brasília, 13h. Nous quittons notre quartier, le Lago Sul, pour rejoindre le Plan Pilote et nous rendre sur la place principale, là où avaient lieu tous les évènements. Il nous a bien fallu une heure, le temps de trouver un bus (c’était un jour férié) et de faire le trajet jusqu’au cœur même de Brasília. Arrivés sur place, je suis frappée par la saleté et le désordre ambiant. C’est une véritable mer d’ordures, nous piétinons des bouteilles en plastique vides, des cannettes, des prospectus, de la bouffe, les gens jettent négligemment tout par terre. Il y a déjà foule, les Brasiliens et les habitants des villes satellites voisines se sont donnés rendez-vous pour assister aux différents évènements.

14h – nous avons droit à un spectacle aérien. Je m’attendais à voir des traînées jaunes, vertes et bleues au ciel, aux couleurs du Brésil, comme nous voyons des traînées bleu-blanc-rouge dans le ciel français au 14 juillet. C’était tout de même un chouette spectacle agrémenté de figures assez spectaculaires. Plusieurs fois j’ai cru qu’un avion allait nous tomber dessus.

   Le reste de l’après-midi, nous avons vu plusieurs expositions, notamment sur la création de Brasília. C’était intéressant de voir les plans d’origine, de constater l’évolution de Brasília, d’imaginer les ambitions et les rêves que représentait cette nouvelle capitale, qui se voulait moderne, différente, unique ! Brasília avait à la base été conçue pour accueillir 500 000 habitants, elle compte aujourd’hui plus de 2 millions d’habitants. La pauvreté a été rejetée hors de la ville, dans les villes satellites entourant Brasília. Aujourd’hui, les candagos, qui ont construit Brasília, se retrouvent encore dans ces villes. Le beau rêve de Kubitschek semble être hélas terni. Si Brasília est une ville très verte, avec ses grands espaces, elle reste difficilement accessible aux piétons. Si le gouverneur n’avait pas vilement fauché 120 millions de Réais nécessaires au développement urbain, nous aurions un métro qui desservirait l’ensemble du Plan Pilote, et surtout nous aurions un système de transports en commun digne de ce nom. La corruption, mes amis, la corruption…Il faut bien imaginer que les distances ici sont différentes par rapport aux villes françaises. Brasília reste cependant une ville agréable. Nous approchons de l’hiver ici, je peux toujours porter mes havaianas sous un soleil de plomb, et cela suffit amplement à mon bonheur. Je vis d’amour et d’eau fraîche (mais de l’eau filtrée, dans son garrafão homologué…je ne tiens pas à rechopper une salmonelle)…

   Nous avons vu également beaucoup d’expositions sur la police civile, la police militaire, les forces aériennes, navales, le BOPE (Bataillons des opérations spéciales, qui s’exécutent principalement dans les favelas à Rio). La file d’attente était trop importante pour voir le petit musée des armes et des drogues…*déçuuue…*

   Un peu plus tard dans la soirée, plusieurs concerts gratuits étaient organisés sur la place principale. J’ai vu une Daniella Mercury qui pétait le feu, qui nous a offert un vrai show à l’américaine. J’ai découvert quelques artistes locaux, comme Zélia Duncan, entre autres. J’ai bien aimé cette petite nana aux bras couverts de tatouages et son style pop-rock. En plus, elle était gentille comme tout. J’aime les artistes qui communiquent avec leur public. Si je connaissais ses chansons, je les aurais moi aussi volontiers scandé avec le public en transe. Nous étions tout près de la scène, et à environs un mètre d’un solide barrage d’hommes de la Police Militaire, blindés jusqu’au cou. Régulièrement, ils quittaient leur espace pour aller rétablir l’ordre parmi des groupes un peu trop excités. Lorsqu’il ne se passait rien ils restaient en place, dos à la scène, face au public, tout en chantonnant discrètement les chansons des artistes. Je le sais, je l’ai remarqué. L’un d’eux avait l’air particulièrement fan.

   Nous sommes ensuite allés manger avec des amis dans l’un des nombreux stands de burgers itinérants près de la place des Ministères en attendant le feu d’artifice prévu pour minuit et demi. Celui qui a vécu en Amérique Latine sait ce qu’est le parfait contraire de la ponctualité. Je ne m’attendais donc pas à ce que les tirs soient lancés avant une heure du matin. Pour me faire mentir, le feu d’artifice a commencé à minuit et demi précises, mais nous sommes finalement restés un peu sur notre faim. Après quinze minutes de sons et lumières, l’euphorie est retombée comme un soufflet, sans bouquet final, et tout le monde autour de nous a aussitôt quitté l’endroit.
   J’avoue, j’étais un peu déçue. Je ne m’attendais pas à voir célébré le 50ème anniversaire de la capitale du Brésil avec de pauvres feux d’artifice dignes de la fermeture de la Foire-Expo de Niort. Comme tout le monde rentrait chez soi, nous sommes retournés à la Rodoviária, là où transitent tous les bus de la ville, pour rentrer au Lago Sul. Nous n’avons finalement pas hésité longtemps avant de décider de rentrer en taxi, lorsque nous avons vu des tessons de bouteilles voler et des bagarres éclater à la Rodoviária. L’ambiance était chaude, peut-être trop chaude pour la petite européenne que je suis.
   Voilà comment notre soirée s’est terminée. Bilan de la journée :
-          des expositions intéressantes
-           plusieurs ampoules aux pieds
-          de bonnes surprises musicales
-          une tentative de vol, prise en flagrant délit la main dans mon sac à dos. Le bougre n’a pas pu accomplir son forfait, non mais !
-          de bons hamburgers bien gras entre copains, de nombreuses cannettes de Skol et de Guaraná massacrées
-          une brûlure de cigarette au bras pour moi
-          nous avons vu à quoi ressemblait Miss Brasília
-          plusieurs tonnes de déchets
-          un feu d’artifice un peu décevant
-          un anniversaire qui aurait pu être mieux célébré…
 
Qui sait maintenant comment sera fêté le premier centenaire de Brasília ? Rendez-vous dans cinquante ans…

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La Cathédrale en construction (photo prise pendant l'exposition)

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La Cathédrale, le 21 avril 2010

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Un Candango, un de ceux qui ont participé à la construction de la ville, fier d'être brasiliense malgré tout!

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le "Plan Pilote" (j'habite sur l'aile gauche de l'avion!)

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Brasilia, vue de la Tour de la Télévision, les ministères et la Place des Trois pouvoirs au centre



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