cafezinho.da.noite

Pour tous les oiseaux de nuit...

Jeudi 8 juillet 2010 à 21:38

Avez-vous déjà vu une Cathédrale en forme de couronne ? Maintenant, oui.

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/vuedederriere.jpg
 
    Il y a quelques semaines nous avons enfin visité l’intérieur de cette étonnante cathédrale, jusqu’alors en rénovation. Elle a l’air immense, comme ça, en réalité elle est plutôt petite. Loin d’être aussi émouvante et impressionnante que Notre-Dame, elle offre tout de même son petit spectacle. L’ambiance bleutée y est très apaisante, même si le soleil cogne fort sur les grands vitraux. Grosse déception pour moi, cependant : il n’y a pas d’orgues dans cette cathédrale ! Au scandale !
   Quelques images, prises par mon cher et tendre et par moi-même. Pas déçue d’avoir la fonction « plage, renforcement sur les tons bleus » bien pratique, dans mon appareil photo numérique.

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/statuestoits.jpg
 http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/eglisestatue.jpg
http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/3statues.jpg
 

Mardi 6 juillet 2010 à 17:10

 
Y'a pas que la samba au Brésil, y'a aussi Samambaia!

   C'est en entendant des coups de feu hier soir du côté d'une ville-satellite proche (Samambaia est le nom de l'une d'elles) que j'ai eu envie d'écrire cet article. La routine. Je vous rassure, cela n'arrive pas très souvent, et parfois on a du mal à faire la distinction entre des coups de feu et les pétards lancés dans la rue avec fougue suite à un but de l'équipe du Brésil (haha!) ou des Flamengo (THE équipe nationale vedette). Le Brésil, il ne faut pas se voiler la face, est un pays dangereux, avec un fort taux de criminalité. Actuellement c'est le seul pays au monde qui ne soit pas en guerre où il y a tant de morts par balle. Mais la prudence ne doit pas laisser place à la paranoïa. Tous les coins ne sont pas coupe-gorge, tous les quartiers pauvres ne sont pas des favelas.

   Ici à Brasilia, la pauvreté a été rejetée hors de la ville (ou comme on l'appelle chez nous, hors du Plan Pilote) et elle est concentrée essentiellement dans les villes satellites. Certaines sont extrêmement dangereuses (trafic de drogues, d'armes, et autres joyeusetés...) et il est clair que nous n'avons strictement rien à y faire. Ah oui, une chose à laquelle je pense maintenant: évitez de regarder trop souvent les informations télévisées locales. C'est affolant toutes les histoires glauques que l'on y apprend...Si vous discutez avec des gens d'ici vous découvrirez certainement quelqu'un qui connait quelqu'un qui s'est fait agresser/tuer...Moi-même j'ai deux potes ici qui se sont faits agresser dans le centre de Brasilia (plus de peur que de mal heureusement, l'un était en train de prendre des photos avec un joli appareil numérique...erreur!) donc cela n'arrive pas qu'aux autres, on est tous l'autre pour n'importe qui. A Brasilia, je redouble de vigilance dans certains endroits, ou lors de certains évènements mais cela ne m'empêche pas de me sentir relativement en sécurité...J'ai vécu dans différents endroits, au Lago Sul, à Asa Norte, et même à Guara (dans une ville satellite, justement...) et il ne m'est jamais rien arrivé (je touche du bois!) j'ai pu voir différents quartiers et rencontrer différentes personnes.

   Dans quelques temps je pars en voyage, successivement Cordeiropolis, São Paulo, Rio De Janeiro, et enfin Salvador. Je vais pouvoir en apprendre encore davantage sur ce pays. Malgré les difficultés, le Brésil est un pays à voir, brassant différentes cultures, mélangeant les nationalités, où les très riches côtoient les très pauvres...
   J'avoue j'ai quelques craintes par rapport aux métropoles que je vais visiter et qui sont également tristement célèbres pour leur criminalité, mais je n'ai pas l'intention de me gâcher le plaisir. La peur n'évite pas le danger...

   Si vous vous intéressez aux différentes facettes du Brésil, et le côté obscur des favelas à Rio, je vous conseille vivement le film Tropa de Elite (en français Troupe d'élite) ainsi que le livre inspiré du film, avec plus de récits et de témoignages Elite da Tropa, également le livre Meninas da esquina qui décrit le quotidien des jeunes prostituées des favelas. Sans vulgarité et avec pudeur ces deux livres -que j'ai beaucoup aimé- racontent aussi les rêves et les espoirs de ces jeunes de milieux difficiles, et nous montrent un regard différent sur leur quotidien.

   Rappelez-vous surtout que le Brésil n'est pas que criminalité et violence, il n'y a pas que le carnaval, la samba et la caipirinha. Tout comme la France ne comporte pas seulement Paris et la Tour Eiffel, ainsi que des péquenauds avec leur baguette sous le bras. Un pays ne peut pas se fonder uniquement sur des clichés.

   A Brasilia méfiez-vous surtout de la dengue et des fourmis rouges plus que des bandits. Je vous assure je me fais régulièrement bouffer par toutes sortes d'insectes ici, ils sont féroces. Méfiez-vous des animaux qui ont l'air mmeeeugnons. Tiens, à part ça, j'ai vu un toucan ce matin à la Colina près de la fac. Nananère.

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/coatis.jpg
 

Lundi 5 juillet 2010 à 5:18

   http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/emeus.jpg 
Des émeus devant le Palacio da Alvorada, la maison du Président Lula...

   Au mois de juin, nous fêtions les Festas Juninas, des soirées entre voisins organisées dans différents quartiers, avec de la bouffe typique des quatre coins du Brésil (diantre, depuis que j'ai goûté au canjica j'ai encore plus hâte d'aller visiter le Nordeste!), de la musique, des déguisements, des danses, une super ambiance, bref, c'est juste génial. Tout le week-end et encore ce soir on entend les voisins du bloc d'en face faire la fiesta. J'ai vérifié, on est bien passés en juillet. Bah, festa junina en juillet, je ne cherche plus à comprendre. That is so Brazil. En attendant d'être plus inspirée pour vous raconter d'autres anecdotes sur ce joli pays, je vous fais partager quelques photos des animaux que j'ai pu croiser jusqu'alors. Certains ne sont pas évidents à prendre en photo, ils se font vite la malle, il faut être furtif... Si j'avais fait tous les vaccins (et si j'avais plus de tunes, bref...) je serais volontiers partie en expédition en Amazonie pour découvrir encore plein d'autres bébêtes.  Mais bon, pourquoi partir si loin quand on peut voir des singes à Brasilia?...

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/animaux.jpg


Dimanche 4 juillet 2010 à 1:13

Quand j'étais petite, je voulais partir au Brésil, comme Olive. C'est fait.


"Vivez votre passion du football..."



   Au moment même où j’écris cet article je suis chez moi devant mon pc alors que joue actuellement le Brésil contre le Chili. Je n’ai pas besoin d’allumer ma télé, les cris de mes voisins, les pétards et le bourdonnement des vuvuzelas dans la rue m’avertissent à chaque but.        
   Aujourd’hui je sèche le match du Brésil. Depuis le début de la Coupe du Monde je les suis presque tous, histoire d’être dans l’ambiance et de vivre à l’heure brésilienne. A vrai dire en ce moment je devrais être en cours, mais lorsque le Brésil joue, c’est férié ! imaginez bien que le football ici est une véritable religion, un match du Brésil en Coupe du Monde est un évènement d’une importance capitale, tout ferme, tout s’arrête. Les conducteurs de bus sont dans les bars devant les télés installées à cet effet en train de suivre le match. Comme je suis curieuse (et que les happy hours pendant les parties ne gâchent rien à la fête) j’aime suivre les matchs du Brésil.

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/DSC01455.jpg

Jeu: combien de drapeaux brésiliens comptes-tu sur cette photo?

   « B’alors ? tu ne soutiens pas la France ? » me demandaient parfois mes camarades brésiliens. Haha. Il ne faut peut-être pas trop m’en demander. 
 
 Au Brésil, pendant la Coupe du Monde, tous les drapeaux sont de sortie : sur les bagnoles surtout, mais aussi aux fenêtres, peints sur le sol, sur les bancs publics, les poteaux, tout est vert et jaune. C’est assez joli! Les brésiliens eux-mêmes revêtissent leurs plus beaux accessoires, les brésiliennes poussent le détail jusqu’aux boucles d’oreilles, aux colliers, et même aux élastiques dans les cheveux, tout est vert et jaune ! et on ne compte pas les maillots de foot, aux numéros de Kaka et Fabiano...
 
 Je ne suis pas fan de foot, mais j’avoue, être ici pendant une Coupe du Monde c’est assez intéressant. Les brésiliens d’habitude sont calmes (parfois deux de tens’, -qui aime bien châtie bien- !), ils ne sont pas stressés ni pressés, mais devant un match, ils peuvent être d’une vivacité incroyable. Saviez-vous que le taux d’infarctus survenant pendant un match du Brésil est largement supérieur par rapport à ceux survenant à un moment lambda ? (eh oui, c’est ça, l’emoção !) dans le même temps, le taux de criminalité diminue pendant les matchs. Tout le monde devant sa télé ! une Coupe du Monde, ça vous unit un peuple.

Ou pas…


http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/buszeb.jpg

Jeu n°2: sur cette photo, se trouvent des chauffeurs de bus dans la Torteria di Lorenza, les vois-tu?

Edit: j'ai écrit cet article le lundi 28 juin. Plus tard je vous raconterai ce qui s'est passé le 2 juillet...hiiiik!

Dimanche 4 juillet 2010 à 0:52

Le 21 avril 2010, on fêtait le 50ème anniversaire de Brasília, la capitale du Brésil. Et j’y étais !  

   Brasília, 13h. Nous quittons notre quartier, le Lago Sul, pour rejoindre le Plan Pilote et nous rendre sur la place principale, là où avaient lieu tous les évènements. Il nous a bien fallu une heure, le temps de trouver un bus (c’était un jour férié) et de faire le trajet jusqu’au cœur même de Brasília. Arrivés sur place, je suis frappée par la saleté et le désordre ambiant. C’est une véritable mer d’ordures, nous piétinons des bouteilles en plastique vides, des cannettes, des prospectus, de la bouffe, les gens jettent négligemment tout par terre. Il y a déjà foule, les Brasiliens et les habitants des villes satellites voisines se sont donnés rendez-vous pour assister aux différents évènements.

14h – nous avons droit à un spectacle aérien. Je m’attendais à voir des traînées jaunes, vertes et bleues au ciel, aux couleurs du Brésil, comme nous voyons des traînées bleu-blanc-rouge dans le ciel français au 14 juillet. C’était tout de même un chouette spectacle agrémenté de figures assez spectaculaires. Plusieurs fois j’ai cru qu’un avion allait nous tomber dessus.

   Le reste de l’après-midi, nous avons vu plusieurs expositions, notamment sur la création de Brasília. C’était intéressant de voir les plans d’origine, de constater l’évolution de Brasília, d’imaginer les ambitions et les rêves que représentait cette nouvelle capitale, qui se voulait moderne, différente, unique ! Brasília avait à la base été conçue pour accueillir 500 000 habitants, elle compte aujourd’hui plus de 2 millions d’habitants. La pauvreté a été rejetée hors de la ville, dans les villes satellites entourant Brasília. Aujourd’hui, les candagos, qui ont construit Brasília, se retrouvent encore dans ces villes. Le beau rêve de Kubitschek semble être hélas terni. Si Brasília est une ville très verte, avec ses grands espaces, elle reste difficilement accessible aux piétons. Si le gouverneur n’avait pas vilement fauché 120 millions de Réais nécessaires au développement urbain, nous aurions un métro qui desservirait l’ensemble du Plan Pilote, et surtout nous aurions un système de transports en commun digne de ce nom. La corruption, mes amis, la corruption…Il faut bien imaginer que les distances ici sont différentes par rapport aux villes françaises. Brasília reste cependant une ville agréable. Nous approchons de l’hiver ici, je peux toujours porter mes havaianas sous un soleil de plomb, et cela suffit amplement à mon bonheur. Je vis d’amour et d’eau fraîche (mais de l’eau filtrée, dans son garrafão homologué…je ne tiens pas à rechopper une salmonelle)…

   Nous avons vu également beaucoup d’expositions sur la police civile, la police militaire, les forces aériennes, navales, le BOPE (Bataillons des opérations spéciales, qui s’exécutent principalement dans les favelas à Rio). La file d’attente était trop importante pour voir le petit musée des armes et des drogues…*déçuuue…*

   Un peu plus tard dans la soirée, plusieurs concerts gratuits étaient organisés sur la place principale. J’ai vu une Daniella Mercury qui pétait le feu, qui nous a offert un vrai show à l’américaine. J’ai découvert quelques artistes locaux, comme Zélia Duncan, entre autres. J’ai bien aimé cette petite nana aux bras couverts de tatouages et son style pop-rock. En plus, elle était gentille comme tout. J’aime les artistes qui communiquent avec leur public. Si je connaissais ses chansons, je les aurais moi aussi volontiers scandé avec le public en transe. Nous étions tout près de la scène, et à environs un mètre d’un solide barrage d’hommes de la Police Militaire, blindés jusqu’au cou. Régulièrement, ils quittaient leur espace pour aller rétablir l’ordre parmi des groupes un peu trop excités. Lorsqu’il ne se passait rien ils restaient en place, dos à la scène, face au public, tout en chantonnant discrètement les chansons des artistes. Je le sais, je l’ai remarqué. L’un d’eux avait l’air particulièrement fan.

   Nous sommes ensuite allés manger avec des amis dans l’un des nombreux stands de burgers itinérants près de la place des Ministères en attendant le feu d’artifice prévu pour minuit et demi. Celui qui a vécu en Amérique Latine sait ce qu’est le parfait contraire de la ponctualité. Je ne m’attendais donc pas à ce que les tirs soient lancés avant une heure du matin. Pour me faire mentir, le feu d’artifice a commencé à minuit et demi précises, mais nous sommes finalement restés un peu sur notre faim. Après quinze minutes de sons et lumières, l’euphorie est retombée comme un soufflet, sans bouquet final, et tout le monde autour de nous a aussitôt quitté l’endroit.
   J’avoue, j’étais un peu déçue. Je ne m’attendais pas à voir célébré le 50ème anniversaire de la capitale du Brésil avec de pauvres feux d’artifice dignes de la fermeture de la Foire-Expo de Niort. Comme tout le monde rentrait chez soi, nous sommes retournés à la Rodoviária, là où transitent tous les bus de la ville, pour rentrer au Lago Sul. Nous n’avons finalement pas hésité longtemps avant de décider de rentrer en taxi, lorsque nous avons vu des tessons de bouteilles voler et des bagarres éclater à la Rodoviária. L’ambiance était chaude, peut-être trop chaude pour la petite européenne que je suis.
   Voilà comment notre soirée s’est terminée. Bilan de la journée :
-          des expositions intéressantes
-           plusieurs ampoules aux pieds
-          de bonnes surprises musicales
-          une tentative de vol, prise en flagrant délit la main dans mon sac à dos. Le bougre n’a pas pu accomplir son forfait, non mais !
-          de bons hamburgers bien gras entre copains, de nombreuses cannettes de Skol et de Guaraná massacrées
-          une brûlure de cigarette au bras pour moi
-          nous avons vu à quoi ressemblait Miss Brasília
-          plusieurs tonnes de déchets
-          un feu d’artifice un peu décevant
-          un anniversaire qui aurait pu être mieux célébré…
 
Qui sait maintenant comment sera fêté le premier centenaire de Brasília ? Rendez-vous dans cinquante ans…

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/avionsbr.jpg

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/plancath.jpg
La Cathédrale en construction (photo prise pendant l'exposition)

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/cathactuelle.jpg
La Cathédrale, le 21 avril 2010

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/pionero.jpg
Un Candango, un de ceux qui ont participé à la construction de la ville, fier d'être brasiliense malgré tout!

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/planpilote.jpg
le "Plan Pilote" (j'habite sur l'aile gauche de l'avion!)

http://cafezinho.da.noite.cowblog.fr/images/BrasiliavuedelaTour.jpg
Brasilia, vue de la Tour de la Télévision, les ministères et la Place des Trois pouvoirs au centre



<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast